Antonin

Mon mari – Maud Ventura

Mon mari – Maud Ventura – Lu le 28/04/2025 – • Publié en 2021 aux éditions Iconoclaste • Genres : Thriller • Nombre de pages : 355 • Premier livre de l’auteur Citation : « Mon mari n’a plus de prénom, il est « mon mari », il m’appartient. » Résumé : « C’est une femme toujours amoureuse de son mari après quinze ans de vie commune. Ils forment un parfait couple de quadragénaires : deux enfants, une grande maison, la réussite sociale. Mais sous cet apparent bonheur conjugal, elle nourrit une passion exclusive à son égard. Cette beauté froide est le feu sous la glace. Lui semble se satisfaire d’une relation apaisée : ses baisers sont rapides, et le corps nu de sa femme ne l’émeut plus. Pour se prouver que son mari ne l’aime plus – ou pas assez – cette épouse se met à épier chacun de ses gestes comme autant de signes de désamour. Du lundi au dimanche, elle note méthodiquement ses « fautes », les peines à lui infliger, les pièges à lui tendre, elle le trompe pour le tester. Face aux autres femmes qui lui semblent toujours plus belles, il lui faut être la plus soignée, la plus parfaite, la plus désirable. » Mon avis : Quand on referme Mon Mari, on a un peu l’impression d’avoir traversé un brouillard épais. Maud Ventura nous plonge dans l’obsession amoureuse d’une femme pour son mari, mais le résultat laisse une impression dérangeante, presque inconfortable. Et pas forcément pour les bonnes raisons. Une intrigue floue, à la frontière entre essai et roman Je dois l’avouer : je suis resté perplexe tout au long de ma lecture. Est-ce un roman ? Un essai déguisé sur le féminisme ? Un pamphlet sur la condition des femmes en couple ? Impossible à dire. Le concept de base est pourtant intéressant : une femme follement amoureuse de son mari au point de s’effacer pour correspondre à ses attentes, quitte à se perdre totalement. Mais le récit tourne en rond, s’étire sur des réflexions qui finissent par devenir répétitives, et au final, je n’ai pas réussi à entrer dans l’histoire. J’en ai même abandonné la lecture, tellement le flou m’a coupé l’envie d’avancer. Un personnage principal troublant et triste La femme de Mon Mari est un personnage fascinant… et profondément triste. Son amour pour un homme qui ne semble pas la mériter est déchirant, mais c’est aussi ce qui rend le roman particulièrement inconfortable. Je ne savais pas trop que penser de son obsession, tantôt flippante, tantôt pathétique. On est dans une forme de dépendance émotionnelle extrême, où elle en vient à se mettre en scène en permanence pour obtenir l’attention de cet homme. Et là, je dois dire que certains passages m’ont mis très mal à l’aise. Est-elle folle ? Victime ? Les deux ? Impossible à dire, tant le récit s’enferme dans sa propre répétition. Une plume fluide et percutante malgré tout S’il y a un point à sauver, c’est bien l’écriture de Maud Ventura. Sa plume est fluide, acérée, et on sent qu’elle maîtrise son style. Le roman se lit très vite. Je me suis demandé à plusieurs reprises si l’auteure voulait nous faire ressentir cette confusion par empathie pour son personnage. Quoi qu’il en soit, le résultat est un roman dérangeant. Verdict : une obsession qui tourne à vide En refermant Mon Mari, je n’ai ressenti qu’une chose : la perplexité. Je n’ai pas tout compris, et je n’ai pas eu envie de m’accrocher pour aller jusqu’au bout.La plume est agréable, certains passages sont marquants, mais l’ensemble manque cruellement de structure et de direction. Note : 11/20 Un roman flou, un peu vain, mais dont l’écriture reste efficace.

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Avant d’aller dormir – S.J Watson

Avant d’aller dormir – S.J. Watson – Lu le 19/04/2025 – • Publié en 2011 aux éditions France Loisirs • Genres : Thriller • Nombre de pages : 489 • Premier livre de l’auteur Citation : « Que sommes-nous d’autre que la somme de nos souvenirs ? » Résumé : « Chaque matin, c’est le même effroi. La même surprise.En se découvrant dans la glace, Christine a vieilli de vingt ans. Elle ne connaît ni cette maison, ni l’homme qui partage son lit.Et chaque matin, Ben lui raconte. L’accident. L’amnésie…Ensuite, Christine lit son journal, son seul secret. Et découvre les incohérences, les questions, tout ce qu’on lui cache chaque matin, posément. Peut-être pour son bien… Peut-être pas. » Mon avis : Lire Avant d’aller dormir, c’est comme plonger dans une eau trouble et découvrir qu’on ne sait plus très bien où est le fond. SJ Watson nous embarque dans un thriller psychologique à la narration originale, prenant appui sur un thème classique mais toujours efficace : l’amnésie. Et croyez-moi, j’ai rarement eu autant l’impression d’être manipulé par un livre… et d’y prendre autant de plaisir. Une intrigue brillamment construite Dès les premières pages, on sait qu’on entre dans un roman à tension lente mais croissante. Christine, la protagoniste, se réveille chaque matin sans aucun souvenir de la veille. Et pour tenter de se retrouver, elle tient un journal. Ce journal, c’est aussi celui que nous lisons. Résultat : le roman devient une sorte de puzzle vivant, où le lecteur avance avec la mémoire de l’héroïne. Une excellente idée de narration, qui transforme ce récit en un vrai page-turner. Tout est dans la montée progressive, dans les petits détails qui clochent, dans cette atmosphère sourde qui s’installe. Et même si j’espérais être surpris par le twist final, c’est finalement d’autres rebondissements qui m’ont pris au dépourvu. Bref, j’ai été manipulé comme un bleu, et je dis bravo. Une héroïne attachante, des personnages justes Christine est un personnage bouleversant. J’ai ressenti une empathie sincère pour elle, probablement parce que ses émotions sont retranscrites avec une justesse rare. Peur, confusion, doute, colère et espoir. Les personnages qui l’entourent sont, eux aussi, bien écrits et crédibles, et participent pleinement à l’ambiance oppressante du récit. Il y a cette constante tension : qui dit la vérité ? Qui manipule qui ? Chaque interaction est une source potentielle de doute, et ça fonctionne très bien. Une plume simple mais redoutablement efficace Le style de SJ Watson ne cherche pas à faire dans le flamboyant, mais il est d’une efficacité remarquable. La narration sous forme de journal est un vrai coup de maître : elle ancre le lecteur dans la psyché troublée de Christine et rend la lecture addictive. On veut savoir ce qu’elle va redécouvrir le lendemain. Et le surlendemain. Et le jour suivant encore. Petit bémol néanmoins, certains chapitres m’ont semblé un peu longuets. Mais on pardonne vite quand l’ensemble est aussi bien construit. Verdict : un bon moment de confusion maîtrisée Alors oui, la fin peut paraître un peu convenue. Et pourtant, ça marche. Parce que le roman nous a pris par la main, puis au piège, et qu’on en ressort avec cette sensation étrange d’avoir vécu un cauchemar en boucle. Note : 15/20 Un thriller psychologique très bien mené, avec un concept fort, une narration immersive et des émotions bien senties. Il restera dans un coin de ma tête pendant un moment, celui-là. Par contre, je ne regarderai plus mon réveil du même œil demain matin…

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Amalia – Daryl Delight

Amalia – Daryl Delight – Lu le 17/04/2025 – • Publié en 2018 en auto édition • Genre : Thriller • Nombre de pages : 207 • Première apparition du personnage d’Amalia Citation : « Le faire fondre avec de l’acide est une solution très appréciée dans les séries qu’Amalia adore. Daniel et elle avaient débattu, un soir de mauvais temps postés devant la télé, de la manière dont faire disparaître un mort. » Résumé : Amalia se rend au manoir des rêves pour y retrouver Daniel, son mari. Un lieu qu’ils connaissent puisqu’ils y ont passé leur nuit de noces dix ans auparavant. Bien avant que les disputes ne deviennent la routine dans leur couple et qu’ils décident de faire une pause. Ils s’y retrouvent pour tenter une réconciliation.Et même si l’orage et la pluie décident de lui pourrir le week-end, Amalia compte bien régler ses comptes avant de laisser Daniel poser à nouveau les mains sur elle.Malheureusement, le naturel de son mari manipulateur revient au galop et une dispute éclate. Dans la tourmente, Amalia l’assassine accidentellement.Prise de panique, elle va tout faire pour élaborer un stratagème et se débarrasser des preuves.Mais une fois revenue dans la chambre, alors que tout semble se dérouler parfaitement, Amalia découvre que le cadavre a disparu…Rêve ? Folie ? Manipulation ? Le cauchemar ne fait que commencer. Mon avis : Il y a des livres qu’on lit tranquillement, à petites doses, comme on siroterait un bon thé. Et puis il y a Amalia. Là, pas le temps de poser la tasse. Daryl Delight nous embarque dans un récit court, dense et surtout ultra rythmé, à tel point que j’ai lu ce roman d’une traite sans même m’en rendre compte. L’expression « page-turner » n’a jamais aussi bien porté son nom. J’étais accro dès les premières lignes, comme si j’étais lancé sur des rails et qu’il était devenu impossible de faire demi-tour. Une intrigue efficace, mais qui méritait plus de profondeur Ce qui est indéniable, c’est que l’intrigue fonctionne. Elle attrape le lecteur par le col dès le départ, et ne le lâche qu’à la toute dernière page. J’ai eu cette sensation très agréable d’avoir besoin de savoir la suite tout de suite, ce qui, soyons honnête, n’arrive pas si souvent. Mais. Oui, il y a un mais.Ce rythme effréné a aussi ses limites : à force d’aller vite, Amalia laisse parfois une impression de survol. J’aurais aimé plus de développement, plus de nuances, et surtout plus de temps pour que le personnage principal plonge vraiment dans la folie. On frôle quelque chose d’intéressant, mais sans jamais y plonger pleinement.  Amalia, grande absente de son propre roman ? Et c’est bien là que le bât blesse : Amalia, ce personnage au cœur du récit, m’a laissée étrangement… de marbre. Ce n’est pas qu’elle soit mal écrite, mais plutôt qu’elle manque d’aspérités. Pas de vraie connexion émotionnelle. Pas de moment où je me suis dit : “Wow, cette fille me fascine, elle me touche, elle m’angoisse.”C’est dommage, surtout pour un personnage-titre.  En revanche, les personnages secondaires sont plutôt bien fichus. Mention spéciale aux interactions qui sont parfois très justes. Bon, sauf Chad. Chad est… comment dire… une caricature sur pattes. Une plume qui sait ce qu’elle fait Là où le roman frappe fort, c’est du côté de l’écriture. Daryl Delight a un style vif, précis et tranchant. C’est simple : à peine avais-je fini un paragraphe que je voulais déjà lire le suivant. Pas de fioritures inutiles, pas de longues descriptions poétiques. Ici, on va droit au but, et ça marche.Cette d’une efficacité redoutable, c’est aussi ce qui me donne envie de vous recommander ce roman malgré ses faiblesses. Parce que bon sang, c’est rare d’avoir envie de tout lire d’un coup sans décrocher. Et ça, c’est un sacré tour de force. Verdict : à lire, mais avec les attentes bien réglées Non, Amalia ne révolutionnera pas la littérature du genre. Il ne laissera peut-être pas une empreinte indélébile dans ma mémoire de lecteur. Mais il a su m’embarquer, me tenir en haleine, et m’offrir quelques heures de lecture intense, à la manière d’un bon film. Je le recommande à celles et ceux qui cherchent un roman court, percutant, et qui aiment les ambiances un peu sombres. Petite mise en garde quand même : le contenu est parfois assez violent, donc pas à mettre entre toutes les mains. Note : 14/20 Un très bon moment de lecture, ultra efficace… mais pas assez exceptionnel pour grimper dans le panthéon de mes lectures. Un peu comme une série Netflix qu’on binge avec plaisir… et qu’on oublie deux semaines plus tard. Mais hé, ça fait du bien aussi parfois, non ?

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Victime 55 – James Delargy

Victime 55 – James Delargy – Lu le 17/01/2023 – • Publié en 2020 aux éditions HarperCollins Noir • Genres : Thriller et Policier • Nombre de pages : 448 • Premier livre de l’auteur Citation : « – Tu n’as absolument pas changé, hein, Mitch ?Mitch réprima un sourire. – Je pourrais en dire autant de toi, répondit-il. La merde ne se change jamais en or, peu importe le temps qu’elle a passé à stagner au fond du fossé. «  Résumé : « Une petite ville perdue en Australie. Un officier de police habitué à régler des petits problèmes de vie domestique et querelles de voisinage.Un jour de canicule débarque un homme, couvert de sang. Gabriel déclare avoir été séquestré dans une cabane par un serial killer. Le dénommé Heath a déjà tué 54 personnes. Gabriel est sa prochaine victime.Quand la chasse à l’homme commence, ce même jour de canicule, débarque un deuxième homme. Heath est couvert de sang. Heath déclare avoir été séquestré dans une cabane par un serial killer, un certain Gabriel. Gabriel a déjà tué 54 personnes. Heath est sa prochaine victime.Qui est le numéro 55 ? » Mon avis : J’attendais Victime 55 avec impatience. De ces lectures qu’on garde au chaud en se disant “allez, bientôt, je me le garde pour un bon moment”. Sauf que parfois, le plat tant attendu est un peu fade. Ou, dans ce cas précis, carrément indigeste. Autant être honnête : je ressors de cette lecture franchement déçu. Le roman partait pourtant avec de bons atouts : un pitch alléchant, une ambiance prometteuse, une immersion assurée… Mais le soufflé est vite retombé. Et pas juste un peu. Une intrigue au potentiel gâché C’est ce qui rend la déception plus amère encore : l’histoire en elle-même tient la route. L’auteur tient ses promesses en matière de scénario, on sent qu’il y a un fil conducteur bien pensé. L’ambiance, elle, est particulièrement réussie. Le décor est crédible et prenant. Mais voilà : la longueur, le rythme poussif, les dialogues à rallonge… ont fini par faire retomber tout l’intérêt. Je n’ai pas réussi à entrer dans l’histoire. Ce n’est pas qu’il ne se passe rien, c’est juste que tout est plombé par une dynamique très pesante. Et quand on commence à regarder combien de pages il reste… c’est mauvais signe. Des personnages caricaturaux et peu attachants Parlons des personnages. Enfin, si on peut les appeler comme ça. Parce qu’ici, on est plus proche du catalogue de stéréotypes que de la galerie nuancée. Le personnage principal, censé être un officier de police, est tout simplement… catastrophique. Son manque d’expérience ne serait pas un souci en soi s’il ne générait pas un enchaînement constant de scènes absurdes, souvent incohérentes, et de querelles ridicules entre les protagonistes. Une ambiance de lycée en sortie scolaire plus qu’une enquête policière. Difficile de s’attacher à qui que ce soit… Une plume correcte, mais sans éclat James Delargy n’écrit pas mal, soyons clair. Mais il n’a pas réussi à insuffler du rythme à son récit. Peut-être qu’avec d’autres personnages ou une narration plus dynamique, j’aurais accroché. Là, c’est plat. L’écriture ne rattrape pas les failles du fond. Verdict : une immense frustration Il y a quand même deux qualités notables : ✔️ L’ambiance, très bien construite, donne un cadre solide à l’histoire. On y est, on y croit.✔️ Le pitch, franchement prometteur. On sent qu’il y avait une vraie bonne idée derrière ce roman. Mais ces deux points ne suffisent pas à faire oublier le reste. Et la fin… ah, cette fameuse fin ouverte. Mal amenée, pas vraiment méritée, elle vient achever la frustration plutôt que la sublimer. Parfois une fin ouverte, c’est élégant. Ici, c’est juste un panneau “merci d’être passé, débrouillez-vous avec ça”. Note : 11/20 Une idée intéressante noyée sous des personnages pénibles, des dialogues artificiels et un rythme poussif. Je ne pense pas retenter ma chance avec James Delargy. Il y a trop de bons thrillers ailleurs pour s’acharner.

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